«Paris 2024 est un booster pour l'inclusion»

Une grande fête du sport d'élite et deux ou trois chantiers : Rita Zander-Albrecht, responsable du service Inclusion de Swiss Olympic, revient sur les Jeux Paralympiques de Paris.

Tu as suivi une partie des Jeux paralympiques sur place à Paris. Quel bilan tires-tu de ces Jeux ?

Beaucoup de personnes se demandaient si la magie des Jeux Olympiques allait renaître pendant les Jeux Paralympiques, si cette grande fête estivale allait pouvoir se répéter. J'ai vite compris à Paris que ce serait le cas. Les stades étaient pleins, les supporters enthousiastes et les performances des para-athlètes étaient impressionnantes. Quand je repense par exemple aux judokas aveugles dans le majestueux Grand Palais ou à la façon avec laquelle les fans ont rendu hommage à de telles performances incroyables... c'était très émouvant. Le para-sport gagne en valeur et en visibilité et se développe de plus en plus, ce que Paris 2024 a également représenté. Un renforcement de la présence télévisuelle, rendue possible par la couverture quotidienne de la SSR, y a contribué.  Les jeux sont sans aucun doute un levier pour favoriser l'inclusion.

Dans quelle mesure les Jeux paralympiques eux-mêmes étaient-ils inclusifs ?

Lors de notre visite au village paralympique, il m'est apparu clairement que la planification de l'infrastructure devrait s'orienter encore davantage vers les besoins des sportives et sportifs para-olympiques afin de parvenir à une véritable inclusion. Lorsqu’il est question de performance sportive, la récupération chez un·e para-athlète est aussi décisive que pour un·e athlète sans handicap.  Pour les personnes en fauteuil roulant, il est primordial pour la récupération qu'elles puissent convenablement s'allonger durant un temps donné. Les lits du village paralympique n'étaient certainement pas idéaux pour eux, sans compter que les chambres étaient trop petites lorsque deux personnes en fauteuil roulant devaient les partager. Les besoins sanitaires sont également différents pour les personnes à mobilité réduite, elles ont besoin de plus de temps, ce qui entraîne rapidement un peu de stress lorsqu'il faut partager une salle de bain à deux le matin. 

Et les sites de compétition ?

De mon point de vue, ils étaient aménagés de la meilleure manière possible pour les sportifs para - à une exception douloureuse: les pavés du tronçon du marathon sur les Champs-Elysées étaient une charge, à mon avis, inacceptable pour les sportifs en fauteuil roulant. Les secousses provoquées par les appareils de sport high-tech non suspendus sont massives, elles coûtent de l'énergie et provoquent de grandes douleurs. Pour les spectatrices et spectateurs, il y avait à mon avis très peu d’obstacles. Dans le cas où une personne avait besoin d’aide, des bénévoles extrêmement disponibles étaient rapidement sur place. En revanche, le métro parisien est tout sauf adapté. Des changements à ce niveau-là prendront du temps, ce qui est compréhensible. Des navettes étaient à tout moment à la disposition des athlètes.

Le Swiss Paralympic Team a brillé avec 21 médailles. Est-ce aussi un témoignage positif de l'inclusion croissante dans le sport de compétition suisse ?

Le résultat très réjouissant de l'équipe montre que le travail est excellent au sein des deux fédérations de para-sports également dans le domaine du sport de compétition. Mais je suis convaincue que nous pouvons encore faire plus si nous continuons à intensifier la bonne collaboration entre Swiss Olympic, les fédérations de sport handicap et les fédérations de sport régulier. Nous pouvons par exemple citer le transfert de savoir-faire. Notre service Inclusion, qui existe maintenant depuis onze mois, veut aider à construire une alliance forte dans ce domaine. Ce service coordonne et encourage la mise en place d'offres inclusives et de réseaux nationaux dans le but de promouvoir le sport suisse pour tous. Les rencontres avec les représentant·e·s du sport suisse à Paris m'ont montré que nous sommes sur la bonne voie. Nous voulons maintenant profiter du boost de Paris 2024. Nos athlètes para-sportifs sont de véritables modèles. Avec leur force d'acier, ils peuvent aussi faire beaucoup de bien dans le sport inclusif de masse.

Pour en savoir plus sur le service Inclusion de Swiss Olympic